Détail de l'œuvre
  • Collectif Le Gac - Jean Pleinemer (né en 1936, Alès (France))
  • Message 8
  • Série Message
  • 2013
  • technique mixte sur toile, photographies noir et blanc, tapuscrit
  • dimensions variables
  • n° inv. 03133 / A - E

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • A la question « Qu’est-ce que la peinture ? » que se posent de nombreux artistes dans les années 1960, Jean Le Gac préfère la suivante : « Qui est le peintre ? ». Fort du constat, dans le contexte de son époque, de l'impossibilité d'être le peintre rêvé de son adolescence, il devient un peintre sans peinture, montrant non pas l’œuvre, mais celui qui la produit. Le Gac trouve sa voie à la fin des années 1960, en associant textes et images autobiographiques. Il est ainsi l'un des premiers à introduire le terme de « fiction » dans l'art contemporain. Dans les années 1970, la scène de l'art est marquée par un retour au sujet, dans le sens de l’affirmation de l’individualité, en réaction à l’art conceptuel. Harald Szeeman l'a montré à la Dokumenta V de Kassel en 1972, sous l'appellation très juste de « mythologies individuelles », à laquelle il a pris part. A ce moment, comme d'autres de sa génération, il se détourne de l’approche linguistique et philologique du langage pour s’orienter vers son côté littéraire, voire romanesque. Il écrit lui-même ses textes, adoptant le style des auteurs qu’il affectionne, et depuis 1981, il réemploie des techniques traditionnelles pour reproduire en dessin des images préexistantes, issues de bandes dessinées anciennes ou des livres d’aventure de sa jeunesse. Faisant appel à des procédés de redite, de citation et d'emprunt, Le Gac raconte des histoires dans lesquelles sa vie intervient autant que celle de son héros. Son thème, l'illustration, par fragments, de la vie, des préoccupations et des sources d'inspiration d'un peintre dont l'œuvre n'est jamais montré, se développe donc entre fiction et autobiographie. 

    Tandis qu’il apparaît souvent lui-même sur les photos, Le Gac donne rarement son propre nom au peintre. Il s'est créé une multitude de doubles afin de s'exprimer dans une grande variété de registres. Il s’est même constitué dernièrement en collectif : Le Gac-Jean Pleinemer, ce qui lui permet de se mettre en retrait et de modifier son point de vue. Les trois œuvres acquises par le FCAC en 2014 font partie des premières proposées sous le nom de ce collectif. Message 8 se compose de cinq éléments : trois photos anciennes, présentant l’artiste en peintre du dimanche et en détective, un texte dactylographié sur lequel on peut lire entre autre : « prend le 26, l'entrée de tous les récits est aux Buttes-Chaumont », et enfin une image centrale comportant une peinture représentant une boîte de peinture et deux éléments collés : l’image de la passerelle des Buttes-Chaumont, construction en béton avec de faux airs de bois, et un ticket d'entrée au musée Jean Le Gac, qui n'est autre que son appartement ouvert au public. Le Fonds cantonal a également acquis des Petits arrangements dessinés, eux aussi composés de documents anciens, dessins préparatoires à des œuvres réalisées ou non, accompagnés de notes, citations et photographies. Ces assemblages de fragments choisis, tout en restant proches des héros d’aventure de sa jeunesse, proposent une vision rétrospective de tout ce qui a constitué l’œuvre de Jean Le Gac. (DD-2015)

Media

Results:  0

No elements available!