Détail de l'œuvre
  • Christian Floquet (né en 1961, Genève (Suisse))
  • Sans titre
  • 1986
  • dispersion sur toile
  • 80 x 80 cm
  • n° inv. 00764

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • La peinture de Christian Floquet se définit par une grande économie de moyens : formes élémentaires, réduction chromatique et neutralité du geste, autant de caractéristiques qui qualifient l'abstraction géométrique. Floquet initie son travail personnel au milieu des années quatre-vingt, marquées par un grand retour à la peinture. A ce moment, nombre d'artistes positionnent leur démarche par rapport aux grandes figures de la modernité, faisant fleurir les "néo", dont le "néo-géo". C'est moins cette volonté qui sous-tend le cheminement de Floquet, que des expériences et des rencontres personnelles. Formé à l'école des Beaux-Arts de Genève, il aborde la peinture par de grandes toiles libres (non tendues sur châssis), sur lesquelles il jette des formes figuratives dans une matière très présente. Lors d'un entretien avec John Armleder, dont il fait la connaissance au moment de ses études, il explique qu'il avait alors une conception impulsive de la peinture, "au premier degré", puis que très tôt des formes géométriques sont venues contrer ses impulsions. Elles lui permettent également de tourner le dos à l'anecdote. Pour autant, et en dépit des apparences, il ne fait pas le deuil de sa subjectivité. En effet, ses peintures, il le dit lui-même, ne sont pas construites selon un système formel défini, basé sur un concept. Il précise : "Mon travail serait plutôt proche d'une conceptualisation d'un geste pictural très subjectif, que d'une conceptualisation globale de la peinture". Il ne procède donc pas à partir d'un projet construit, que ses œuvres viendraient tester ou vérifier. Loin de lui, malgré la proximité de chacune de ses peintures, la pratique de séries programmatiques : chacune d'entre elles est autonome et résulte de l'épuration du geste plus que d'une recherche sur la forme ou la composition. Il laisse également son intuition lui dicter le choix de ses formats et de ses couleurs. (DD - 2013)

    Sans titre, de 1986, présente une composition construite sur l'asymétrie et sur l'oblique, dans deux teintes fortement contrastées. Les couleurs sont industrielles, opaques, utilisées sans mélange, posées en aplat et sans épaisseur, parfaitement lisses. Les plans se côtoient sans aucun chevauchement, dans la bi-dimension élémentaire de la peinture. Et pourtant, dans cette œuvre de format carré, on croirait encore avoir affaire à une forme sur un fond, la surface géométrique jaune, précisément calée sur les bords de la toile par l'appui de ses six angles, venant se détacher d'un pourtour vert. Cependant, si cette forme est enserrée dans le support, une rupture de rythme, induite par l'horizontale venant inciser le losange, créée un contretemps visuel ; ce dernier entraine le regard hors du champ du tableau par l'ouverture d'un triangle vert, dont le jaune par renversement devient le fond. (DD - 2023)

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