Détail de l'œuvre
  • Guillaume Dénervaud (né en 1987, Fribourg (Suisse))
  • Les plantes poussent sur leurs corps désillusionnés
  • 2022
  • encre de Chine sur papier aquarelle, billes aimantées
  • 67 x 46 cm
  • n° inv. 03471 / A - B

  • crédits photographiques: Nathalie Rebholz
  • Guillaume Dénervaud appartient à cette nouvelle génération d'artistes qui s'interroge sur l'avenir en s'inspirant des écrits scientifiques, mais aussi de la littérature de science-fiction. La fiction nous tend un miroir, qui renvoie une vision souvent eschatologique de l'avenir de l'humanité. Le transhumanisme explore l'hybridation du cerveau humain avec l'intelligence artificielle et du corps avec des organes synthétiques pour en prolonger éternellement l'existence. Et si tout cela partait en vrille ? Nos corps greffés dans un entrelacs organique, piégés et dissouts ?
    Dans une installation in situ au Parc des Evaux (Haustorium, 2016), l'artiste a installé de curieux cocons lumineux dans le tunnel de canalisation qui se déverse dans le Rhône. Le visiteur devait faire l'expérience de l'obscurité, les pieds dans l'eau, guidé par l'artiste à la rencontre de ces inquiétantes créatures, fruits de mutations biologiques incontrôlées, aliens incubant dans un nid humide. Amies ou ennemies ? L'avenir de l'homme parait bien inquiétant…
    Diplômé de la HEAD en 2016, Guillaume Dénervaud s'exprime par une pratique très diversifiée: dessin, peinture mais aussi objets obtenus grâce à des techniques artisanales, comme ces sphères en cristal de Saint-Louis produites dans le cadre d'une résidence d'artiste de la Fondation entreprise Hermès (2020). Il collectionne les formes, qu'il exécute ensuite à la main dans des œuvres qui ont la rigueur et le détail des dessins industriels. Il doit cette précision à sa formation première d'illustrateur à l'école des arts appliqués de Genève. Il combine ensuite ses œuvres dans des installations immersives en 3D.

     Le grand dessin Les plantes poussent sur leurs corps désillusionnés, entré en 2022 dans la collection du Fonds cantonal d'art contemporain, a été produit dans le cadre d'une résidence au Swiss Intitute à New York en 2021. L'artiste développe, en noir et blanc à l'encre de Chine, une composition complexe dans laquelle un torse démembré semble fusionner dans un réseau de câbles avec des excroissances végétales. La feuille est fixée au mur par un dispositif de billes en acier, aimantées par des clous plantés dans le mur à l'arrière de l'œuvre. Le spectateur a ainsi l'illusion que le dessin est en suspension et doté d'une vie propre. Corps, câble ou racine, l'humain semble ici avoir déjà perdu la partie et il se dissout dans un enchevêtrement dont il ne s'arrachera plus. (EE-2024)

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