Détail de l'œuvre
  • Giulia Essyad (née en 1992, Lausanne (Suisse))
  • Bluebot
  • 2021
  • vidéo numérique, couleur, son, 9'10'', loop
  • H.C.
  • n° inv. CP 2021-8

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • Gare de Chêne-Bourg
  • Œuvre coproduite par le Fonds cantonal d'art contemporain, et le Centre d'Art Contemporain Genève, dans le cadre de la Biennale de l'Image en Mouvement et du programme MIRE. Diffusée sur l'écran situé dans l'alcôve sur le quai de la gare de Chêne-Bourg entre novembre 2021 et juin 2022. 

    Avec Bluebot, Giulia Essyad propose une science-fiction féministe qui met en scène une communauté matriarcale assistée par des robots doués d'intelligence émotionnelle: les poupées bleues Bluebot. L'histoire se déroule dans un futur post-apocalyptique où les femmes, créatrices de ces dispositifs, sont les seules survivantes. À la fois enfantine, sensuelle et incarnée, la poupée suggère une déclinaison du propre corps de l'artiste: c'est cette dernière qui lui insuffle la mémoire, la sagacité au service des autres protagonistes du récit et la vie – certes artificielle, mais qui échappe à sa créatrice de par une pensée indépendante. 
    Bluebot part à la recherche de sa propre histoire sur une terre partiellement en ruine, qu'elle va parcourir. Elle explore son environnement dans un mélange de joie et de mélancolie. L'histoire, très fragmentée et énigmatique, semble décomposée comme la dollbot démembrée. Un fil rouge se distingue cependant : celui d'une charge affective liée aux notions de perte et de reconstruction du passé. 
    S'inspirant d'une esthétique de jeux vidéo, Essyad mêle vues réelles, images générées sur ordinateur et animations miniatures (3D, stop-motion). La bande son, composée par l'artiste, joue un rôle central dans cette œuvre qui connaîtra encore des développements ultérieurs, tant sous forme musicale que textuelle ou performative. La disparité visuelle participe de ce qu'Essyad appelle un compost d'images. "Je ne veux pas bannir le désordre de mon travail : je pense que les erreurs le rendent plus précis. L'œuvre parle du monde, et le monde est un désordre."

    With Bluebot, Giulia Essyad presents a feminist science-fiction about a matriarchal community assisted by emotionally intelligent robots: the Bluebot dolls. The story takes place in a post-apocalyptic future where women, who created these devices, are the sole survivors. At once childlike, sensual and life-like, the doll suggests a variation of the artist's own body: it is she who gives her memory, insight to serve the other protagonists of the story, and life - artificial, of course, but one that escapes its creator thanks to independent thought. 
    Bluebot travels in search of her own history in a partially devastated world that she will wander through. She explores her surroundings with both joy and melancholy. The story is very fragmented and enigmatic, and feels as decomposed as the dismembered dollbot. A common thread emerges, however: that of an emotional charge tied to the concepts of loss and reconstruction of the past. 
    Inspired by video games aesthetic, Essyad's practice mixes real views, computer-generated visuals and miniature animations (3D, stop motion). The soundtrack, written by the artist, plays a central role in this work, which will be further developed in musical, textual and performative forms. The visual variety of Bluebot is part of what Essyad calls a 'compost of images'. She states: "I don't want to eliminate disorder from my work, I think that mistakes make it more precise. The work speaks of the world, and the world is disorder".

Media

Results:  2

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