Détail de l'œuvre
  • Benoît Billotte (né en 1983, Metz (France))
  • Scénographie architecturale pour narration urbaine
  • 2013
  • carton, plastique polyamide PA 2200
  • 31 x 27.7 x 21.5 cm
  • n° inv. 03105 / 1 - 4 / 3

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • Benoît Billotte se compare à un arpenteur. Ce rapprochement est doublement instructif, car la démarche de l'artiste se caractérise par les deux acceptions de l'action d'arpenter : d'une part, parcourir, sillonner sans relâche, et d'autre part, sonder, relever, mesurer et évaluer. En effet, la curiosité toujours en éveil, Benoît Billotte porte son attention sur le monde qui nous entoure tel que nous le restituent les divers systèmes de représentation que sont les cartes, les plans, les graphiques, ou encore les diagrammes utilisés dans des domaines aussi variés que ceux de l'information, de la science, de l'économie ou de l'urbanisme. Il s'intéresse à éprouver ensuite la validité de ces systèmes en les décontextualisant et en les confrontant aux formes artistiques, comme il l'explique lui-même : « […] je propose un détournement formel et conceptuel de ces données objectives que la société produit pour se donner des repères. Coupées de leur contexte, elles sont ramenées à leur pure abstraction et deviennent des signes graphiques et poétiques aux interprétations ouvertes. » Le travail de Benoît Billotte passe souvent par le dessin, mais ce n'est pas son seul médium et il aime s'essayer à de nouvelles techniques pour élargir ses expérimentations, en fonction de son champ de recherche du moment et des conditions de présentation des œuvres qui en résulteront. Un exemple éminemment poétique de sa pratique est celui de Wind Drift, un immense dessin au sable réalisé à la demande du Centre Pompidou-Metz pour la grande verrière surplombant l'entrée du musée à l'occasion de l'exposition Une brève histoire des lignes en 2013. S'inspirant de cartes isobariques, l'artiste a utilisé le sable pour tracer de grandes flèches tourbillonnantes métamorphosant les courants d'air en essaims de volatiles. 

    Les quatre ensembles intitulés Scénographie architecturale pour narration urbaines, de 2013, ont été réalisés lors de la résidence de Benoît Billotte à l'Institut suisse de Rome. Durant son séjour dans la capitale italienne, l'artiste a beaucoup observé l'urbanisme et l'architecture de la ville et en a tiré plusieurs séries de travaux, lui qui explique que « Le domaine des utopies urbanistiques et des formes d'architectures parlantes qui en découlent sont des champs de prospection important dans ma pratique. » Il s'agit ici de modèles réduits, réalisés par impression 3D en plastique blanc poli, de monuments funéraires ou votifs de toutes les époques de Rome rendus intemporels par leur simplicité géométrique. Ils sont mis en scène dans des petits théâtres bricolés en carton, passant ainsi de manière incertaine du statut de décors à celui d'acteurs, dont il reste encore au spectateur à inventer le texte. A moins que ce ne soit une manière théâtrale de diriger le projecteur sur la disparition de l'humain dans l'artifice urbain. (DD-2014)

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