Détail de l'œuvre
  • Christian Floquet (né en 1961, Genève (Suisse))
  • Sans titre n°16
  • 1994
  • acrylique sur toile
  • 300 x 400 cm
  • n° inv. 03082 / A - B

  • crédits photographiques: André Morin
  • La peinture de Christian Floquet se définit par une grande économie de moyens : formes élémentaires, réduction chromatique et neutralité du geste, autant de caractéristiques qui qualifient l'abstraction géométrique. Floquet initie son travail personnel au milieu des années 1980, marquées par un grand retour à la peinture. A ce moment, nombre d'artistes positionnent leur démarche par rapport aux grandes figures de la modernité, faisant fleurir les "néo", dont les Néo Géo. C'est moins cette volonté qui sous-tend le cheminement de Christian Floquet, que des expériences et des rencontres personnelles. Formé à l'école des Beaux-Arts de Genève, il aborde la peinture par de grandes toiles libres (non tendues sur châssis), sur lesquelles il jette des formes figuratives dans une matière très présente. Dans un entretien avec John Armleder, dont il fait la connaissance au moment de ses études, il explique qu'il avait alors une conception impulsive de la peinture, "au premier degré", puis que très tôt des formes géométriques sont venues contrer ses impulsions. Elles lui permettent également de tourner le dos à l'anecdote. Pour autant, et en dépit des apparences, il ne fait pas le deuil de sa subjectivité. En effet, ses peintures, il le dit lui-même, ne sont pas construites selon un système formel défini, basé sur un concept. Il précise : "Mon travail serait plutôt proche d'une conceptualisation d'un geste pictural très subjectif, que d'une conceptualisation globale de la peinture". Il ne procède donc pas à partir d'un projet construit, que ses œuvres viendraient tester ou vérifier. Loin de lui, malgré la proximité de chacune de ses peintures, la pratique de séries programmatiques : chacune d'entre elles est autonome et résulte de l'épuration du geste plus que d'une recherche sur la forme ou la composition. Il laisse également son intuition lui dicter le choix de ses formats et de ses couleurs. 

    Sans titre n° 16, de 1994, est un bel exemple du travail de Christian Floquet. Il s'agit d'un diptyque de grand format, à la présence physique imposante, immédiate et frontale. On voit ici la radicalisation de sa peinture dès la fin des années quatre-vingt. Il limite alors à deux le nombre de formes colorées par support, dans des compositions binaires construites sur l'asymétrie et le plus souvent sur l'oblique. Dans ce diptyque, les diagonales de la partie droite entrent en tension avec les orthogonales de la gauche. Les couleurs sont industrielles, opaques, utilisées sans mélange, posée en aplat et sans épaisseur, parfaitement lisses. Elles sont comme toujours fortement contrastées et la présence du noir dans les deux parties équilibre visuellement l'ensemble. Les plans se côtoient sans aucun chevauchement, si bien que l'on ne peut plus parler d'une forme sur un fond, mais de rapport de surface dans la bi-dimension élémentaire de la peinture. Leur positionnement franc-bord dynamise la composition et défie les limites du tableau en se poursuivant virtuellement hors-champ. (DD-2013)

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