Détail de l'œuvre
  • Vincent Kohler (né en 1977, Nyon (Suisse))
  • Foyer
  • 2005
  • polystyrène, bois, mousse artificielle, moteur
  • env. 39 cm x Ø 140 cm
  • n° inv. 02965

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • Même si les productions de Vincent Kohler font appel à différents médiums, que ce soit la peinture, la sculpture, l’installation, la vidéo ou encore le son, elles restent immédiatement reconnaissables, traduisant un univers qui lui est tout à fait propre
    Non seulement Kohler a des registres de prédilection, qui touchent au quotidien, au banal, au cinéma, à la musique, quelques fois aussi, plus rarement, à l'histoire de l'art, et qu'il mixe souvent, mais surtout il déplace toujours le curseur du côté de la culture populaire, tout en convoquant l'univers de l'enfance et du fantastique. Face à sa production, on hésite entre un goût prononcé de l'artiste pour le kitsch, l'ironie, et même le cynisme – après tout figures familières de l'art contemporain – et un regard tendre et empathique posé sur un environnement quotidien propre à se transfigurer en univers fantasmagorique. Néanmoins, les dimensions sculpturales données aux objets quotidiens et l'humour sont des permanences de son travail. Car tout est affaire d'échelle et de déplacement chez Kohler, et finalement le burlesque pourrait bien être le terrain de jeu privilégié de l'artiste, à l'image de Charlotte (2001), pièce emblématique – viatique d'une entrée remarquée dans le monde de l'art, acquise par le MAMCO – une figure animalière, transposition en grand d'une petite sculpture réalisée avec une pomme-de-terre et des cure-dents, sorte de mammifère à mille pattes doté d'ailes et affublée d'une gueule de dinosaure. La pièce Chuchichästli (2004), un vieux buffet en bois directement issu du mobilier traditionnel et rustique tel qu'on en trouve dans nos contrées de montagne est pour sa part doté d'une vie qui lui est propre. Ses portes et tiroirs s'ouvrent et se referment à tour de rôle brusquement avec fracas. Un objet inquiétant qui évoque l'univers du film d'horreur, tout en étant un clin d'œil à la passion de l'artiste pour la batterie. Car le fantastique exploré par Kohler renvoie aussi directement à l'univers des films de science-fiction et d'horreur, de série forcément Z. 

    Foyer (2005), la pièce présente dans la collection du FCAC, ou encore Teufelstein (2004) ou Pavés (2006) font partie d'une série évoquant le monde du végétal et du minéral. Toutes sont étrangement animées. Les pierres noircies, et portant par endroits des traces de mousse du feu de camp de Foyer, tournent dans un sens, tandis que le centre tourne dans l'autre. Dans Teufelstein, la pierre exhale une étrange fumée par son sommet et est agitée, à intervalles réguliers, de soubresauts, alors que dans Pavés, les pierres placées en un empilement imposant s'éclairent chacune à leur tour de manière aléatoire d'une étrange couleur rougeâtre. Mais on l'aura compris, ce monde végétal et minéral est un parfait leurre, composé de polystyrène, de résine et de mousse synthétique, c'est, en fait, un décor de cinéma (MD-2012).

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