Détail de l'œuvre
  • Maxime Bondu (né en 1985, Saint-Maurice (France))
  • Souvenirs from Texcoco #2
  • 2018
  • bois de cèdre et sérigraphie sur papier journal
  • dimensions variables
  • n° inv. 03337 / A - B

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • Maxime Bondu s’intéresse dans un premier temps à l’histoire de l’art et à l’archéologie qu’il étudie à l’Université de Marne-la-Vallée ; puis il poursuit sa formation à l’École Supérieure d’Art de Brest, dont il sort diplômé en 2009. Touchant à des domaines variés tels que l’architecture, l’histoire ou encore les sciences, toujours dans une démarche exploratoire, l’artiste s’attarde sur un moment précis, un espace défini, un fait donné, une thématique particulière, point de départ du processus créatif. Ses méthodes d’investigation, tangibles ou spéculatives, ses interrogations et découvertes, les procédés narratifs privilégiés, sa lecture des données, donnent à son travail une composante énigmatique et expérimentale que l’on retrouve dans ses installations à sens multiples, constituées d'autant de matériaux que de techniques diverses en résonnance (sculptures, photographies, maquettes, reproductions, dessins, etc.). D’importance également la dimension collaborative et curatoriale qui accompagne la démarche de l’artiste, dès 2012, avec Monstrare Camp, une expérience communautaire d’explorations et de productions à Dampierre-sur-Loire, puis en 2015, toujours sur un mode collaboratif, avec Bermuda, un projet d’ateliers d’artistes mutualisés, développé à la frontière franco-suisse. 

    Souvenirs from Texcoco #2 (2018) est une installation composée de deux éléments qui se répondent : une sculpture taillée d’un seul bloc à partir d'un tronc de cèdre et une sérigraphie sur papier journal. La phrase imprimée renvoie à un article de presse de 2010 rapportant l'instabilité du sol de Mexico City, source de graves problèmes sur diverses constructions, et particulièrement sur les édifices religieux. En effet, la ville de Mexico City fut fondée sur l'ancienne capitale aztèque Mexico-Tenochtitlan, édifiée sur un ilôt du lac Texcoco, puis détruite par les conquistadors. L'article mentionne que les fidèles doivent descendre un escalier de sept pieds de haut (213, 36 cm) pour pénétrer dans une église. L'artiste se réfère à l'église San Francisco, seul vestige d'un important ensemble monastique de la période coloniale. Espace de mémoire collective et témoin de bouleversements historiques, l'église fut reconstruite pour la troisième fois suite à l'affaissement, qui se poursuit d'ailleurs, et dont seul un escalier permet l'accès. Le projet de Bondu se concrétise d'abord en une sculpture-escalier en béton réalisée en 2013 à la galerie GlassBox à Paris, pièce si lourde qu'elle finit par altérer le revêtement même de l'espace. En 2018, l'artiste présente à Poncé-sur-le-Loir une variante réalisée en bois noble de cèdre, qui sera acquise par le Fonds cantonal. La sculpture en forme d'escalier fait ainsi référence à l'enfoncement de Mexico City par la hauteur de ses marches et par leur nombre - douze au total, chiffre symbolique. Ces deux œuvres aux matériaux distincts, faisant écho à la sculpture minimaliste, comme à l'histoire géologique et coloniale, présentent deux états de réflexion interrogeant aussi bien l'espace que le temps, dans un lien ininterrompu entre le passé et le présent. (RM-2020)

Media

Results:  0

No elements available!