Détail de l'œuvre
  • Mathis Altmann (né en 1987, Munich (Allemagne))
  • Stud Finder
  • 2017
  • bois, feutrine, plastique, ciment, métal, tissu, papier, cathode, système électrique
  • 130 x 61 x 61 cm
  • n° inv. 03370 / A - J

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • Mathis Altmann fait partie de ces jeunes artistes investis non seulement dans une pratique personnelle - qui dans son cas a été rapidement repérée par les galeries et les centres d'art - mais aussi dans l'activité d'espaces artistiques autogérés : il a été en 2009 confondateur de Paloma Presents à Zurich et a rejoint en 2012 l'équipe fondatrice de New Jerseyy à Bâle. Altmann a suivi sa formation à la Hochschule für Kunst de Zurich, dans le domaine de la photographie, dont il s'est détourné ensuite au profit de l'objet et de l'installation. Cependant, de ses études, il a gardé un intérêt marqué pour la capture du monde extérieur. Pour réaliser ses pièces, il utilise en effet des matériaux, des objets et des images pour la plupart trouvés. Ces recyclages évoquent la surabondance et le gaspillage de notre temps, sur un mode critique, empreint de cynisme face à la société de consommation. Mais ces constructions, avec leur utilisation de rebuts, ouvrent également sur une forme de narration dystopique, évoquant autant les laissés-pour-compte d'aujourd'hui que les bricoleurs d'un futur post-cataclysmique. Dès ses premières sculptures, l'artiste a procédé par accumulation de matériaux et d'objets hétérogènes, évoquant des organismes et des technologies malades. Après avoir donné forme à ses accumulations dans des arrangements linéaires, disposés le long des murs ou au sein de l'espace comme de dérisoires colonnes (clins d'œil à la Cathédrale de la misère érotique de Kurt Schwitters ?), Mathis Altmann a commencé à produire des ensembles de pièces dans lesquelles la relation entre l'intérieur et l'extérieur s'est faite prégnante. Ce sont d'abord des sphères éventrées et débordantes, monstrueusement hybrides, arrimées en suspension entre sol et plafond par des câbles et des cordes. (DD-2018)

    Mathis Altman a créé Studfinder en 2017 pour son exposition personnelle Wir sind das Volz à Los Angeles. L'artiste montrait alors des assemblages d'objets hétéroclites, comprenant par exemple des clubs de golf, des chaussures de sport de marque Porsche, ou encore des poussettes pour enfants. Le point commun de ces objets était le milieu bourgeois qu'ils évoquaient. La pièce Studfinder donne à voir une maison de poupée évidée, à l'intérieur de laquelle se dresse une pile de bois. Au sommet de cette dernière est tendu un sous-vêtement masculin. Chez Mathis Altman, la maison de poupée est fortement connotée : elle est une condensation des aspirations bourgeoises de repli vers l'intérieur et de désir de propriété. Autrefois, ces petites maisons servaient tantôt à exhiber la richesse des propriétaires – qui s'en servaient comme des modèles miniatures de leurs biens –, tantôt à éduquer les filles de bonnes familles, qui s'habituaient ainsi à l'environnement domestique dans lequel on souhaitait les confiner. Le bois prend dans cette œuvre une place prépondérante. Matériau très employé aux Etats-Unis, il peut servir pour la construction de barrières ou de murs qui créent des séparations nettes entre espace public et espace privé. Avec Studfinder, Mathis Altman interroge le mouvement de repli dans la sphère privée, si caractéristique de nos sociétés. (GP-2024)

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