Détail de l'œuvre
  • Valentin Carron (né en 1977, Fully (Suisse))
  • Villa Flora
  • 2008
  • aluminium
  • env. 67 x 16 cm
  • édition limitée 5/12
  • n° inv. 03009

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • Si la production artistique de Valentin Carron relève d’une stratégie d’appropriation, elle se manifeste en premier lieu dans le répertoire des formes issues des particularismes du Valais, où il est né et a grandi. On ne saurait en effet parler du travail de Valentin Carron, artiste suisse émergeant sur la scène internationale, sans évoquer sa région d’origine, dotée d’une forte identité culturelle construite autour d’un paysage de montagnes et de son folklore.
    Plus fondamentalement, c’est aussi au contact du Valais que se forge son intérêt pour les objets et les formes symboliques issus des cultures populaires, auxquelles il attribue une réelle qualité. Cependant, le vocabulaire de Valentin Carron n’est pas celui de la célébration des identités auxquelles il se réfère, mais bien plutôt celui du pastiche, détournant objets traditionnels, symboles religieux et iconographie locale avec humour. Dans l’espace d'exposition, Carron crée l’ambiguïté en modifiant les dimensions des modèles qu'il cite et en jouant sur le matériau en trompe l'œil (faux bois, faux béton, faux bronze etc.), pour créer un univers décalé et grinçant. Parfois le vernaculaire croise l’art, Valentin Carron réinterprétant les sculptures sur bois que l’on trouve à la vente sur le bord des routes de sa région ou dans les vitrines de souvenirs touristiques. Dans une même logique, Carron a plus récemment élargi son corpus d’archétypes, en se saisissant de ce que l'on pourrait qualifier de langage vernaculaire de l’art moderne, à savoir la sculpture dans l’espace publique. L’artiste a entièrement consacré le solo show qu'il a eu au Palais de Tokyo en 2010 à ce phénomène, transformant le plateau de l'institution en une quintessence de la place publique et de ses attributs de pouvoir. 

    Villa Flora a été moulée en aluminium sur une sculpture originale en bois et métal, découverte par Valentin Carron dans le bureau du directeur d’une PME valaisanne, réalisée par ce dernier à partir d’un bois sculpté et poli par la mer, trouvé sur la plage de ses vacances et monté sur socle à son retour. Une démarche relevant d’un ready-made qui sans aucun doute s’ignorait, avant que Valentin Carron ne s’en saisisse. Ce multiple est emblématique de la volonté de Valentin Carron de désamorcer la figure d’autorité de l’œuvre d’art et d’instiller, par déplacements successifs, l’idée de l’art comme nouvelle culture populaire. (MD-2010)

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