Détail de l'œuvre
  • Julien Ceccaldi (né en 1987, Montréal (Canada))
  • Solito Seeing Stars
  • 2022
  • acrylique sur toile
  • 218 x 612 cm
  • n° inv. 03470

  • crédits photographiques: Paul Laveck
  • Julien Ceccaldi explore dans ses œuvres des questions de dissonances temporelles et spatiales présentées le plus souvent sous forme de séries. Ses ensembles d’œuvres sont peuplés de figures dont l’histoire, empruntant des éléments de divers contes, est relatée dans des compositions picturales et sculpturales. Les protagonistes semblent porteurs d’un profond mal-être, généré par le sentiment de ne pas appartenir à l’espace-temps dans lequel ils se trouvent. Les œuvres de Ceccaldi sont caractérisées par la technique utilisée, s’apparentant à celle de bandes dessinées et d’animations principalement japonaises, telles que les films de Hayao Miyazaki, des célèbres studios Ghibli, qui inspirent l’apparence de ses figures. Ceccaldi pousse à l’extrême ces morphologies en réalisant des figures au corps osseux, ou, dans certains cas, caractérisées par une musculature extrême, aux yeux grands, au nez pointu, donnant aux visages une apparence parfois cadavérique. Il évoque ainsi leur inadaptation et leur attente infinie pour trouver leur place, leur univers, leur temporalité. Les couleurs des peaux révèlent une autre dimension de cette inadéquation avec le réel en indiquant une nature chimérique reflétant leur monde intérieur. La tendance narrative des œuvres de Ceccaldi est amplifiée par quatre bandes dessinées qu’il réalise en parallèle de son activité plastique. 

    Le tableau acquis en 2022 par le FCAC, Solito Seeing Stars, appartient à une série de quatre peintures et s’inscrit également dans une suite d’œuvres picturales, vidéo, et littéraire. Le récit de Solito est présenté dans une première série d’œuvres exposée au Kölnischer Kunstverein en 2018, accompagnée d’une publication sous forme de bande dessinée qui donna lieu en 2022 à une adaptation vidéo. L'histoire suit l'aventure onirique – semblable à celle de la petite Marie du conte d'E.T.A. Hoffmann Casse-noisette et le Roi des souris – de ce personnage consumé par ses pulsions inassouvies et que le sentiment d’inadéquation et de solitude, par ailleurs évoqué par son nom, pousse à voyager dans un monde imaginaire tout en demeurant dans sa chambre. La toile qui a rejoint la collection du FCAC représente cet être à l’allure androgyne dans ses draps tenant des pétales rouges contrastant avec les tons froids et bleus du tableau. Son regard mélancolique suggère qu’il vient à peine d’émerger de ce monde intérieur, d'un moment d’extase, dont les pétales de roses, sorte de romantisme désuet et libidinal, semblent être le dernier témoin. Cette fleur, entièrement représentée dans le monde imaginaire mais dont la présence n'est qu'évoquée dans le monde réel, sert de fil conducteur à cette série d'œuvres par son association au rêve. Son intégration dans cette toile sert ainsi à suggérer le lien entre l'univers du rêve et la réalité tout en la présentant comme l'incarnation du désir sexuel de Solito. Le format horizontal surdimensionné de ce tableau renforce sa nature narrative et favorise une perspective immersive. (IP-2022)

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