Détail de l'œuvre
  • Silvia Bächli (née en 1956, Baden (Suisse))
  • S. t.
  • 1993-2007
  • dessin : gouache, encre de chine, craie à l'huile sur papier table : bois, verre, métal
  • 80.5 x 223 x 67.5 cm
  • n° inv. 02989 / A - G

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • Sylvia Bächli se consacre depuis trente ans à la pratique quotidienne du dessin. Dessin d'apparence modeste, loin des effets d'emphase et de virtuosité, dont elle fait un outil de questionnement du regard et de la mémoire. Le caractère émimemment intime de son œuvre ne l'a ps empèchée de s'imposer sur le plan international, puisqu'elle a représenté la Suisse lors de la Biennale de Venise de 2009.
    Figuratifs ou abstraits, les dessins de Bächli sont généralement liés à son expérience perceptive, à ses fréquentes promenades, à des instants d'observation (d'un processus mental, mais aussi du corps, d'une herbe, d'un parcours...). Cette attention au monde, cette collecte d'impressions souvent minimes, constituent la première étape du travail. Le deuxième temps se joue en atelier. Sur des papiers de divers formats et tonalités, l'artiste utilise l'encre de Chine, la gouache, le pastel gras ou le fusain, surtout dans les gris et noirs, mais aussi dans quelques tons de bruns et bleus sourds. Le geste est libre et délié, cadrant avec un motif allusif sur la feuille, et allongeant le trait pour développer des transparences. S'en suit un temps de repos, après lequel intervient le processus de sélection critique, qui conduit à l'élimination de certaines feuilles et à des regroupements provisoires par analogie thématique ou formelle. La dernière étape, tout aussi essentielle, est l'accrochage, la création d'ensembles composés: que ce soit à l'échelle d'une table-vitrine (comme ici Wege), d'un mur, ou d'une exposition, Sylvia Bächli tisse d'un dessin à l'autre des liens et des écarts, des échos et des contrastes. Il s'agit bien alors de composition spaciale où les intervalles comptet autant que les dessins eux-mêmes. A ce propos, Bächli fait appel à deux images parlantes: d'une part, la constellation, qui suggère l'immensité de l'espace interstitiel et les champs d'attraction qui s'y déploient; d'autre part, le chant grégorien, qui évoque le développement polyphonique en harmonies ou dissonances évolutives. Les dessins coexistent, chacun conservant ainsi son identité et toutes ses potentialités, mais ébauchant avec ses voisins de multiples relations possibles, dans un espace ouvert, appelant à d'autres connivences plus lointaines, à d'autres relectures. (ABLB-2010)

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