Détail de l'œuvre
  • Stéphane Dafflon (né en 1972, Neyruz (Suisse))
  • PM037
  • 2005
  • acrylique, néons
  • dimensions variables
  • n° inv. 03040 / A - C

  • crédits photographiques: André Morin
  • Impossible aujourd'hui de ne pas connaître, ne serait-ce que de loin, la musique électronique, née dans les sphères de la culture « savante », puis popularisée par des groupes techno ou electro. Stéphane Dafflon travaille volontiers dans cette atmosphère musicale. Moins bien relayées, donc moins connues d'un large public, sont les pratiques de certains artistes contemporains qui composent également avec les moyens de l'électronique. C'est le cas de Stéphane Dafflon. Il utilise, en effet, des logiciels de graphisme pour la conception de ses œuvres. Cette proximité avec le design industriel se retrouve également dans les formes mêmes de ses peintures, à la fois simples et efficaces. L'intitulé de ses œuvres découle encore d'une même logique. Son travail se divise en trois séries, correspondant à ses trois types de pratiques : AST pour les acryliques sur toile, PM pour les peintures murales et Objets. Ces dénominations, qui se bornent à une énonciation objective de la dimension physique de l'œuvre, sont suivies d'un numéro, comme dans la production industrielle. Stéphane Dafflon a commencé à peindre pendant sa formation à l'ECAL (Lausanne). Après avoir brièvement puisé dans les logos commerciaux, il est rapidement allé chercher ses formes dans la peinture abstraite, procédant grâce aux outils numériques par sampling, c'est-à-dire par collage électronique de fragments retravaillés. C'est ainsi qu'il s'inscrit dans la filiation du constructivisme, de l'art concret, du minimalisme ou encore de l'Op Art, mais dont il rejoue le formalisme sur un mode délibérément décoratif. Qu'il s'agisse de peintures sur toile ou murales, ou d'objets, l'architecture dans laquelle s'inscrivent ses œuvres est toujours prise en compte, de telle sorte que non seulement elles s'ouvrent à leur environnement, mais qu'en plus elles agissent sur lui, modifiant la perception que le spectateur en a, tant visuellement que physiquement. 

    PM037 montre bien le croisement pratiqué par Stéphane Dafflon, entre les formes de l'abstraction géométrique du modernisme et une approche de l'œuvre comme décor. Certaines peintures murales sont conçues spécifiquement pour un lieu. D'autres, comme celles-ci, peuvent être adaptées à différents espaces. Dans une esthétique proche de celle de la décoration des années 1970, pop et psychédélique, un même motif, peint de manière parfaitement nette et lisse, alternativement rose vif et rouge bordeaux, se succède sur la surface du mur. Ces rectangles aux angles légèrement arrondis et aux alignements décalés, en association avec l'utilisation des deux tons proches, font vibrer les motifs et en brouillent la perception jusqu'à faire naître un léger vertige. Des néons sont adjoints aux extrémités de ce dispositif pictural, ajoutant une autre dimension à la visibilité de l'œuvre, par l'aura lumineuse qui les entoure. PM037 est ainsi un bel exemple du magnétisme de l' « electro-peinture » de Stéphane Dafflon. (DD-2011)

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