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Détail de l'œuvre
  • Peter Fischli (né en 1952, Zurich (Suisse)), David Weiss (1946 - 2012)
  • Der Lauf der Dinge (Le cours des choses)
  • 1987-1988
  • vidéo VHS, PAL, couleur, son, 30'
  • n° inv. 01418 / 1 - 3

  • crédits photographiques: les artistes
  • Peter Fischli et David Weiss ont débuté leur collaboration en 1979 et ne l'ont interrompue que 33 ans plus tard, au décès de David Weiss. Leur premier travail commun est une série de photographies mettant en scène des saucisses. Le ton est donné. Désormais, ils n'auront de cesse de s'emparer d'objets insignifiants ou de situations quotidiennes pour les remettre en question avec humour et poésie. Loin des modes artistiques, avec une liberté jamais démentie et une ironie malicieusement critique, leur travail protéiforme (photographie, vidéo, installation, sculpture, performance et édition) leur a valu d'insignes reconnaissances, tel le Lion d'Or de la Biennale de Venise en 1995.
    Leur œuvre ludique porte un regard curieux, amusé et désabusé sur le monde. Les deux artistes partent toujours du banal, du lieu commun, qu'ils détournent et décalent, dans une esthétique qui nous renvoie à l'enfance par l'aspect bricolé de leurs pièces. Qu'il s'agisse de l'ensemble encyclopédique intitulé Plötzlich diese Übersicht (Soudain cette vue d'ensemble), composé de centaines de petites sculptures figuratives en terre posées sur des socles, retraçant avec dérision l'histoire du monde, ou du projet Rat and Bear, dans lequel les artistes interprètent des scénettes filmées en portant des costumes de rat et d'ours, le burlesque leur permet d'aborder des questions profondes : " Du Platon terre à terre. Nous aimons aborder les grands thèmes philosophiques à travers une posture idiote et puérile." disent-ils. 

    Dans les photographies d'Equilibres (1984-1985), de petits objets s'émancipent de leur fonction pour devenir des figures drolatiques, qui défient les lois de la physique. "Nous avons découvert lorsque nous construisions ces objets équilibrés que, naturellement, après de brefs moments, ils s'effondraient toujours. Aussi était-ce d'une certaine façon une idée provocante que d'utiliser l'énergie de leur effondrement. Ce fut l'impulsion qui donna naissance au film." De même qu'ils se moquent de la respectabilité du monde de l'art, ils vont, avec Der Lauf der Dinge, secouer le sérieux qui domine l'art vidéo depuis ses origines. C'est leur pièce la plus emblématique, celle qui va les faire connaître à l'international et l'un des films d'art les plus visionné de tous. Tourné dans une ancienne usine, il s'agit d'un faux plan-séquence de 30 minutes qui suit, filmé à l'épaule, un enchaînement d'événements produits par toutes sortes d'objets et de matériaux communs, associés à des liquides inflammables et des acides, qui se mettent tous en action dans une succession soigneusement préparée. Sans commencement ni fin, le mouvement est perpétuel, dans une interminable chaîne de cause à effet. Avec des moyens techniques dérisoires, les deux artistes captivent l'attention du spectateur sur l'effet prévisible et burlesque de cette succession de micro-catastrophes, qui élèvent les réactions physiques, chimiques et mécaniques au rang de la dramaturgie. (DD-2018)

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