Détail de l'œuvre
  • Jean Baier (1932 - 1999)
  • Sans titre
  • (s.d.)
  • sérigraphie sur papier
  • 80.5 x 60.5 cm
  • édition limitée 100/100
  • n° inv. 00742 / 1 - 6 / 1

  • crédits photographiques: FCAC
  • Issu d’un milieu populaire, Jean Baier a débuté sa vie comme mécanicien. Il raconte que c’est lors d’une conférence donnée par Fernand Léger sur le thème de la « Polychromie architecturale », qu’il découvre l’art contemporain. Ce titre résonne de manière programmatique et semble anticiper ses futurs choix artistiques. Léger, artiste socialement engagé, revendique l’impact collectif et populaire de son art. Il valorise l’industrie et le monde ouvrier dans l’énergie et l’optimisme qui caractérise les années 1950. A 22 ans, Jean Baier décide donc de devenir artiste. Il s’intéresse à l’abstraction géométrique, en particulier à Mondrian, point de départ de son travail. Alors qu'il poursuit les recherches des pionniers de l’abstraction, il est remarqué par Max Bill qui l’invite à exposer auprès des artistes de l’art concret en 1960 à Zurich. C'est la seconde rencontre décisive de sa carrière. L'art concret, qui est né à la suite de l'abstraction géométrique et des expérimentations du Bauhaus, est une forme d'art qui refuse l'intrusion de la figuration et du sentiment, s'attachant uniquement à l'expression de la géométrie, des mesures et des lois de l'harmonie.
    Jean Baier développe ainsi son propre langage pictural à partir de ce cadre théorique à l’aide de formes simples et de couleurs primaires fortes et lumineuses. Son travail se caractérise par une grande économie de moyens. Les formes sont mises en tension et en équilibre. Leur puissance est révélée par un chromatisme limité. La couleur est saturée à l’extrême afin d’augmenter son expressivité. Quelques angles blancs, comme des réserves, viennent pénétrer le tableau, tels des rais de lumière entre les obliques. De son passé de mécanicien Jean Baier a gardé le goût des techniques industrielles. Ses grandes peintures sur tôle d’aluminium sont traitées au pistolet. Leur fini parfait évoque une carrosserie. Dans la lignée du Bauhaus, il récuse les distinctions entre art et décoration, unicité et multiple. La recherche architecturale est un prolongement de ses travaux d’atelier, pour s’épanouir dans des compositions de grande dimension : céramiques murales des Ports-Francs de Genève (1964-1965), ou à la piscine de Varembé (1990-1991). 

    Jean Baier a toujours considéré les sérigraphies au même titre que des œuvres originales. Leur tirage multiple permet selon lui une diffusion plus populaire de sa peinture. Elles expriment la même rigueur que ses œuvres de grand format et confrontent des couleurs fortes traitées en aplats aux formes anguleuses qui glissent dans un jeu d'obliques et de verticales. Dans ces deux œuvres de la collection du Fonds cantonal, la tension est contenue par de larges plages horizontales qui renforcent l’aspect étonnamment monumental et architectural de la composition. (EE-2020)

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