Détail de l'œuvre
  • Gottfried Honegger (1917-2016)
  • Tableau relief P1013
  • 1989
  • acrylique sur toile
  • 152.5 x 151 cm
  • n° inv. 00957

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • Peintre, sculpteur, dessinateur et écrivain, Gottfried Honegger est un représentant important de l'art concret. Cette forme d'art, non figuratif, rompt avec les processus d'abstraction du monde réel, au profit d'un travail direct sur les constituants plastiques, donc concrets, de l'œuvre, qui devient un objet autonome, libéré de toute subjectivité et de tout discours. Formé à l'école des arts et métiers de Zurich, Honegger commence sa carrière comme graphiste. Il se spécialise également dans le commissariat d'exposition. Ce n'est qu'au début des années 1950 qu'il commence véritablement à peindre, et c'est à la fin de cette même décennie qu'il décide de se consacrer entièrement à son travail artistique. Grand collectionneur, il a par ailleurs créé en 1990 à Mouans-Sartoux, dans la région de Cannes, l'Espace d'Art Concert, pour y présenter un ensemble de près de 600 œuvres, d'art minimal, conceptuel et abstrait, qu'il a légué à l'Etat français au début des années 2000.
    Le travail d'Honegger s'articule en grandes phases, organisées autour de thématiques spécifiques, dont les caractéristiques principales se résument à la monochromie, la perpendicularité, la sérialité, le carré et le cercle. Il fonde ses compositions sur des programmations mathématiques et, pour développer ses recherches plastiques, il est un des tout premiers artistes à avoir recours à l'ordinateur. Mais à ces principes très rationnels et systématiques, il associe rapidement le hasard, par l'utilisation de dés pour définir la distribution des couleurs et des formes. «Le hasard me permet de délester mes bagages historiques, précise-t-il. Le dé me permet de jouer. L’art est un jeu dans le sens le plus noble.» 

    Le dispositif pictural qu'il élabore dans les années 1950, avec des compositions monochromes dont la surface est animée par des éléments géométriques et répétitifs aboutit, en 1957, à son premier Tableau-relief. Cette dénomination recouvre le cycle central de l'œuvre de l'artiste, dans un nouveau format qu'il ne se lassera pas d'explorer, entre peinture et sculpture. Il ne s'y cantonne pas au carré ou au rectangle, mais crée des châssis de formes atypiques, en escaliers ou arrondis, qu'il décline parfois en diptyque ou triptyque. Pour leur réalisation, Honegger privilégie, jusqu'en 1980, la pratique du collage. Découpées dans du carton, les formes géométriques sont alors collées sur la toile, puis recouvertes de couches de peinture. Cette technique permet de jouer sur des variations d'épaisseur, qui accrochent différemment la lumière. Le Tableau relief P1013, de 1989, montre que ces œuvres peuvent atteindre des formats monumentaux. Ici, tableau est composées de six parties identiques, quadrilatères à deux angles droits et une diagonale, qui réunis forment un carré. L'artiste a légèrement déplacé l'une d'elle sur le haut et une autre sur le côté, produisant ainsi des légères ouvertures, l'une verticale et l'autre diagonale, et décalant d'autant les lignes du pourtour, dans un système de composition toujours basé sur des rapports de chiffres. Plus tard, dans les années 1990, le Tableau-relief deviendra Tableau-espace, lorsque la forme se libèrera du plan et du mur. (DD-2020)

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