Détail de l'œuvre
  • Jérémie Gindre (né en 1978, Genève (Suisse))
  • Strongmen's Achievement
  • 2008
  • farine d'ardoise sur pierre et socle en planches d'érable massif recouvert de linoléum ardoise sur pierre, linoléum, bois
  • 60 x 450 x 90 cm
  • n° inv. 02998 / A - G

  • crédits photographiques: Jérémie Gindre
  • "Les questions portant sur nos origines et notre singularité préoccupent chacun d'entre nous et nous amènent sans cesse à faire de nouvelles expériences. Les mystères de ce monde dissimulent les réponses. Ce monde est plein d'énigmes". Jérémie Gindre  

    Puisant la matière première de ses pièces dans les sciences, plus particulièrement celles de la terre et l'archéologie, Jérémie Gindre se détourne de leur objectivité, pour mieux se pencher sur la dimension mystérieuse des objets étudiés et les mythes de l'histoire des découvertes. Le domaine des sciences offre à l'artiste un réservoir de formes et de matériaux lui permettant de ne pas s'attarder sur l'aspect formel de son travail. Parallèlement à la pratique du dessin, de la sculpture et de l'installation, et puisant si nécessaire pour cette dernière dans les objets de consommation, Gindre écrit également des textes et donne des conférences, ou plutôt des simulacres de conférences. Reproduire, sous une forme parodique, les productions culturelles liées aux domaines du savoir scientifique, et plus largement aux diverses croyances échafaudées par l'homme, constitue l'essentiel de sa démarche. Si Gindre porte, comme il le dit lui-même, un regard sincèrement étonné sur les énigmes du monde et les modes adoptés par l'homme pour tenter de les résoudre, sa posture quelque peu désuète d'encyclopédiste se trouve contrariée par son penchant très net pour l'anecdote et une ironie en sourdine. Ce qui le conduit, par exemple, à mixer, avec la plus grande désinvolture, le plus important site mégalithique du monde au phénomène du parc à thèmes, en transposant le plan de Stonehenge en mur de grimpe aux prises multicolores (La voie, (Stonehenge 4A+, 2006), proposition plastique aux accents pop. Si les pièces de Gindre offrent des similitudes avec des travaux et des exposés scientifiques, elles n'en ont de loin pas la rigueur. A l’inverse, indéfinies, inutiles, mal finies, approximatives, elles contribuent à épaissir le mystère plutôt qu'à l'éclaircir, dotant par là même ses pièces d'un effet poétique certain. En ce sens, la citation en introduction est programmatique de sa démarche plastique. 

    Les productions plus récentes de Jérémie Gindre rejouent également les dispositifs d'exposition. Ainsi en va-t-il pour la pièce Strongmen's Achievment (2008), composée de six pierres posées sur un socle bas. Au premier coup d'œil, l’agencement renvoie à une muséographie associant la section de géologie à une présentation contemporaine d'objets design sur un socle bas. Aux détails près que le socle est construit à partir de simples lattes de parquet et qu'il reste négligemment non fini, ses extrémités inégales restant ouvertes. Autre élément perturbateur : les pierres comportent à leur surface trois ou quatre trous, dont les emplacements rapprochés, et irréguliers d'une pierre à l'autre, ne donnent aucun indice quant à leur fonction supposée. (MD-2012)

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