Détail de l'œuvre
  • Liz Craft (née en 1970, Los Angeles (Etats-Unis))
  • Strange Thing
  • 2018
  • acier, plastique, acrylique
  • dimensions variables
  • n° inv. 03340

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • Née en 1970 dans une famille hippie californienne, bizarre et pleine d'humour selon ses propres dires, Liz Craft fait ses études à l'UCLA (Université de Californie) de Los Angeles, où elle rencontre une génération d'artistes stimulante et débridée.

    Son travail se caractérise par sa grande liberté d'inspiration et de traitement. Ses sculptures et ses installations figuratives semblent raconter des fragments d'histoire, dans une ambiance onirique qu'on a quelquefois rapprochée du surréalisme, des contes de fées ou d'hallucinations sous l'emprise de drogues diverses. Après un voyage en Europe à la fin des années 1990, elle redécouvre avec d'autant plus de gourmandise ce qui fait l'essence même de la culture et de la contreculture californienne, Hollywood et Disneyland se voyant remixés à la sauce punk et trash. Elle se nourrit de toute la réalité qui l'entoure, et notamment de la culture populaire, irriguée par les images de films (entre autres westerns, série B ou films d'horreur), de dessins animés, de parcs d'attraction, de décors, de kitsch, de personnages iconiques mille fois cités et redigérés : la sorcière, la licorne, le motard, le pirate, ou la mort. Elle revisite ces références en jouant de ruptures d'échelle et d'associations incongrues : une sorcière en patins à roulettes, la mort coiffant la queue d'un poney, des figures féminines encombrées de toiles d'araignée…Techniques et matériaux s'assemblent sans hiérarchie - tissu, plastique, verre, papier mâché, résine, céramique, bronze. Le traitement formel décomplexé, parfois faussement naïf, se permet griffures, empâtements, exagérations, recouvrements, collages, tandis que la mise en espace conjugue et rassemble les œuvres en dispositifs relationnels complexes, entre décor et narration.
    La recherche d'une interaction forte entre les pièces présentées et leur environnement nourrit aussi le travail curatorial que Liz Craft entreprend avec son compagnon Pentti Monkkonen au Paradise Garage et à la Paramount Ranch Artfair, foire alternative d'art contemporain installée dans un décor de western. (ABLB-2020)

    Strange Thing est composée en son centre d'un boîtier en acier de la marque Eaton, entreprise américaine spécialisée dans la gestion de l'énergie, utilisé habituellement comme boîte de câblage, de jonction et de tirage, mais récupéré par l'artiste pour son installation. Partant de ce cœur semblable à un magma en fusion, ou évoquant un intérieur organique, ce dispositif se répand dans l'espace en un réseau structuré, donnant l'impression de se déployer à l'infini. C'est une pièce ouverte pouvant accueillir d'autres œuvres, permettant ainsi d'habiter, d'activer autrement l'installation, comme un puzzle que Liz Craft chercherait à recréer. Strange Thing fait ainsi référence au monde connecté, fait de réseaux multiples. Pourtant, le titre énigmatique et peu rassurant Strange Thing, Chose étrange, pourrait amener une tout autre signification à ce déploiement d'énergie souterraine et conquérante. (RM-2023)

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