Détail de l'œuvre
  • Stéphane Dafflon (né en 1972, Neyruz (Suisse))
  • AST353
  • 2018
  • acrylique sur toile
  • 200 x 135 cm
  • n° inv. 03329

  • crédits photographiques: Annik Wetter
  • Impossible aujourd'hui de ne pas connaître, ne serait-ce que de loin, la musique électronique, née dans les sphères de la culture « savante », puis popularisée par des groupes techno ou electro. Stéphane Dafflon travaille volontiers dans cette atmosphère musicale. Moins bien relayées, donc moins connues d'un large public, sont les pratiques de certains artistes contemporains qui composent également avec les moyens de l'électronique. C'est le cas de Stéphane Dafflon. Il utilise, en effet, des logiciels de graphisme pour la conception de ses œuvres. Cette proximité avec le design industriel se retrouve également dans les formes mêmes de ses peintures, à la fois simples et efficaces. L'intitulé de ses œuvres découle encore d'une même logique. Son travail se divise en trois séries, correspondant à ses trois types de pratiques : AST pour les acryliques sur toile, PM pour les peintures murales et Objets. Ces dénominations, qui se bornent à une énonciation objective de la dimension physique de l'œuvre, sont suivies d'un numéro, comme dans la production industrielle. Stéphane Dafflon a commencé à peindre pendant sa formation à l'ECAL (Lausanne). Après avoir brièvement puisé dans les logos commerciaux, il est rapidement allé chercher ses formes dans la peinture abstraite, procédant grâce aux outils numériques par sampling, c'est-à-dire par collage électronique de fragments retravaillés. C'est ainsi qu'il s'inscrit dans la filiation du constructivisme, de l'art concret, du minimalisme ou encore de l'Op Art, mais dont il rejoue le formalisme sur un mode délibérément décoratif. Qu'il s'agisse de peintures sur toile ou murales, ou d'objets, l'architecture dans laquelle s'inscrivent ses œuvres est toujours prise en compte, de telle sorte que non seulement elles s'ouvrent à leur environnement, mais qu'en plus elles agissent sur lui, modifiant la perception que le spectateur en a, tant visuellement que physiquement. (DD-2011)

    AST353, de 2018, s'inscrit dans une série de peintures présentées à la galerie Xippas de Genève en 2018. Créées à l'écran, puis reproduites à l'acrylique sur toile, avec une précision si parfaite qu'on peine à les percevoir comme réalisées à la main, ces œuvres présentent des couleurs limitées au bleu, jaune, rouge et noir, évoquant sans hasard le CMJN (cyan, magenta, jaune et noir) utilisé dans les techniques d'impressions numériques. Le motif de départ de la grille est manipulé par des logiciels pour, dans AST353, s'incliner et se tordre dans les couleurs, ou s'étirer considérablement dans la partie en noir et blanc comme sous l'effet d'une tension qui écarterait les mailles colorées des extrémités. L'œil est ainsi entrainé dans des mouvements qui transforment les aplats en volumes par des phénomènes optiques auxquels renvoyait le titre même de l'exposition " Magic Eye". (DD-2023)

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