Détail de l'œuvre
  • Andreas Kressig (né en 1971, Paris (France))
  • Beluga (Airbus sur lit de lentilles)
  • 2016
  • plastique, pierre, lentilles
  • 20 x 43 x 26.5 cm
  • n° inv. 03297 / A - D

  • crédits photographiques: Andreas Kressig
  • Un premier click sur le site internet d’Andreas Kressig nous confronte à un écran noir. Il faut agiter la souris pour voir apparaitre et disparaitre les mots clignotants qui guident le visiteur vers son travail. Cette entrée en matière donne le ton d’un univers mystérieux, qui invite le spectateur à l’aventure et à la découverte. Le travail d’Andreas Kressig nous immerge le plus souvent dans un environnement protéiforme. L’artiste investit les lieux d’exposition avec des installations qui mêlent des objets du quotidien, récupérés et associés librement, à de vastes et complexes dispositifs enrichis de vidéos et d’électronique.
    La singularité de son travail tient à l’alliance de la performance, de l’improvisation et de l’installation. Ses projets, qu’il nomme « improvisations plastiques », démarrent avec une idée de base et quelques pièces conçues en atelier. Le processus de création de l’œuvre n’est jamais figé au départ mais se déploie durant le temps de l’installation et de l’exposition, par association d’idées. Il joue avec les espaces et la lumière pour plonger le spectateur dans un monde onirique et narratif. Depuis sa formation aux Beaux-Arts de Genève, Andreas Kressig a beaucoup voyagé et observé les mutations technologiques et naturelles du monde. Il a étudié au Japon, où son parcours académique s’est enrichi d’un doctorat en Média Art. Navigant entre plusieurs cultures et continents, il décline ses préoccupations pour l’écologie et l’hyper technologisation du monde avec dérision et distance. Les messages ne sont jamais explicites et laissent au spectateur l’initiative de l’interprétation.

    Beluga (Airbus sur lit de lentilles) est un objet étrange, issu de l’exposition Le grand bonheur qui a eu lieu en 2017 à l’espace andata.ritorno à Genève. L’œuvre est constituée d’une maquette d’avion Airbus A300 Super transporter, déformée et posée sur un lit de lentilles noires. L’avion-cargo, dit Beluga, d’Airbus a été conçu pour transporter des charges très volumineuses, aussi bien du matériel militaire, que des engins spatiaux ou du matériel destiné à des opérations humanitaires. Les lentilles noires, provenant du supermarché, sont également appelées beluga. Mais la première pensée qui vient au spectateur est plutôt celle d’une baleine blanche beluga, espèce menacée de cétacés, capable de s’orienter sous la glace grâce à un des sonars les plus performants du monde animal. L’œuvre joue sur les différents sens du terme, sans jamais faire de référence directe à l’espèce animale. L’artiste hybride volontiers des formes et des objets pour les rendre polysémiques. Autour des thèmes du changement climatique, il crée par le mot Beluga des liens improbables entre une plante nourricière, un moyen de transport technologique et une espèce menacée. Il met ainsi l’accent sur les paradoxes de la civilisation qui se rapproche dangereusement et presque joyeusement de sa fin.

    Une autre œuvre issue de cette exposition est également entrée dans la collection du FCAC : la vidéo Gadgets_J, qui met en scène des maquettes d’avions de combat japonais tournant en rond comme des mobiles enfantins. (EE-2021)

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