Détail de l'œuvre
  • Gustave Didelot (né en 1992, Paris (France))
  • Contre coup brutal
  • 2019
  • huile et acrylique sur toile
  • 180 x 130 cm
  • n° inv. 03416

  • crédits photographiques: Raphaelle Mueller
  • Né à Paris en 1992, Gustave Didelot est diplômé de la HEAD – Genève (communication visuelle et arts visuels) et participe à l’écosystème artistique genevois depuis une dizaine d’années. Son travail a notamment été montré dans plusieurs espaces d’art indépendants en Suisse et a bénéficié d’une exposition personnelle à la Société des arts en 2023, Comme un dimanche d’été. Pour décrire sa pratique, l’artiste utilise le terme de « braconnage » : il s’agit de voler le quotidien, d’en extraire divers éléments, de les manipuler, les digérer, les transformer et, au fil de ces opérations, de créer des œuvres qui construisent un discours sur leur propre médium. Ensemble, elles créent un univers fictionnel intitulé Le Monde de la peinture, où l’espace est structuré en larges aplats de couleurs franches et habité par des êtres rappelant certains jeux vidéoOnirique et bien souvent ludique, voire ironique ou critique, ce monde se place en miroir du nôtre et donne vie à de multiples narrations. Il invite également à une absorption contemplative, au risque de se faire contaminer par la puissante énergie picturale qui l’anime.

    Acquise par le FCAC en 2021, Contre coup brutal fait partie d’une série de cinq peintures réalisées en 2019. Elles illustrent de manière aussi poétique que déjantée différentes étapes du processus de création de l’artiste, qu’il décrit en ces termes : l’entrée, la récolte, le contrecoup, l’assimilation et l’appétit. Leurs dimensions (180 x 130 cm) sont celles que Gustave Didelot utilise fréquemment depuis son diplôme de Master et qui s’approchent du format des portes que l’on ouvre chaque jour, tels des passages vers un autre monde. Contre coup brutal place divers personnages dans un paysage dépourvu de toute végétation et ployant sous un ciel orangé. Trois créatures déambulent dans ce lieu désertique. Chacune porte sur son dos une toile presque entièrement blanche, sur laquelle on devine des traces fantomatiques – par exemple un visage rond et enfantin, un gentil émoticon. Exposées pour la première fois au Centre d’Art Contemporain à l’occasion des Bourses 2019 de la Ville de Genève, ces cinq métaphores picturales étaient accompagnées d’une sculpture grandeur nature, L’homme de peinture (2019), qui portait elle aussi une œuvre, courbée en avant par la charge; par le poids de l'art peut-être? Au centre de Contre coup brutal se cache en outre un diable tout habillé de rouge, une iconographie que l’on retrouve souvent dans la pratique de Gustave Didelot, tel un double de la figure de l’artiste. Il tient de même un tableau qu’il paraît jalousement garder entre sa patte et le sol. Si cet univers invite à une immersion qui se veut libératrice, le processus créatif n’y semble toutefois pas toujours de toute tranquillité. (NM - 2024)

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