Détail de l'œuvre
  • Christian Floquet (né en 1961, Genève (Suisse))
  • Sans titre
  • 1987
  • dispersion sur toile
  • 220 x 210 cm
  • n° inv. 00766

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • La peinture de Christian Floquet se définit par une grande économie de moyens : formes élémentaires, réduction chromatique et neutralité du geste, autant de caractéristiques qui qualifient l'abstraction géométrique. Floquet initie son travail personnel au milieu des années quatre-vingt, marquées par un grand retour à la peinture. A ce moment, nombre d'artistes positionnent leur démarche par rapport aux grandes figures de la modernité, faisant fleurir les "néo", dont le "néo-géo". C'est moins cette volonté qui sous-tend le cheminement de Floquet, que des expériences et des rencontres personnelles. Formé à l'école des Beaux-Arts de Genève, il aborde la peinture par de grandes toiles libres (non tendues sur châssis), sur lesquelles il jette des formes figuratives dans une matière très présente. Lors d'un entretien avec John Armleder, dont il fait la connaissance au moment de ses études, il explique qu'il avait alors une conception impulsive de la peinture, "au premier degré", puis que très tôt des formes géométriques sont venues contrer ses impulsions. Elles lui permettent également de tourner le dos à l'anecdote. Pour autant, et en dépit des apparences, il ne fait pas le deuil de sa subjectivité. En effet, ses peintures, il le dit lui-même, ne sont pas construites selon un système formel défini, basé sur un concept. Il précise : "Mon travail serait plutôt proche d'une conceptualisation d'un geste pictural très subjectif, que d'une conceptualisation globale de la peinture". Il ne procède donc pas à partir d'un projet construit, que ses œuvres viendraient tester ou vérifier. Loin de lui, malgré la proximité de chacune de ses peintures, la pratique de séries programmatiques : chacune d'entre elles est autonome et résulte de l'épuration du geste plus que d'une recherche sur la forme ou la composition. Il laisse également son intuition lui dicter le choix de ses formats et de ses couleurs. (DD - 2013)

    Dans Sans titre, de 1987, la composition n'est construite que sur des diagonales, orientation visuellement dynamique. Les formes se déploient dans deux des couleurs primaires, le bleu et le rouge. Utilisées sans mélange, elles sont posées en aplat et sans épaisseur, parfaitement lisses. Les plans se côtoient sans aucun chevauchement, si bien que l'on ne peut plus parler d'une forme sur un fond, mais de rapport de surface dans la bi-dimension élémentaire de la peinture. Cependant, par un phénomène optique, les plans passent tour à tour l'un devant l'autre. Et les formes, tronquées par les limites de la toile, se prolongent virtuellement dans le hors champs du support. Il n'y a que le rectangle bleu, calé par une de ses pointes sur le bord de la toile, qui ancre le regard dans le tableau. (DD-2023)

Media

Results:  0

No elements available!