Détail de l'œuvre
  • Seob Kim (né en 1974, Séoul (Corée))
  • Kids Who Eat Dirt Are Called Kids. But When Adults Eat Dirt, It's Called Geophagy
  • 2014
  • paraffine, matériaux divers
  • hors tout env. 26,5 x 80 x 7 cm
  • n° inv. 03158 / A - F

  • crédits photographiques: Serge Fruehauf
  • Kim Seob Boninsegni est actif en tant qu’artiste plasticien, curateur, éditeur de fanzines, pratiquant l’écriture, la performance et la mise en scène, et plus récemment le cinéma : son premier long métrage de fiction, Occupy the Pool, est sorti en 2015. Le dessin étant au cœur de son travail depuis plusieurs années, il mélange références pointues et culture de masse ; ses réalisations ont souvent un caractère de slogan, poétique ou cryptique. Les icônes de bandes dessinées y côtoient des citations filmiques et littéraires. Critique envers l’économie artistique, il cultive les réminiscences d’une « punk attitude ». Quelle que soit la forme choisie, les notions de collectif et de réseau sont essentielles dans son travail ; par extension celle de « filiation ». Shall We Kill Daddy ? écrit en 1996 par Mike Kelley est un texte influent pour l’artiste. Il est question, à travers l’analyse des créations de Douglas Huebler, de transmission et du « fossé des générations » que l’auteur condamne, en guise de conclusion, en adoptant le concept de « communauté ». Les œuvres de Kim Seob Boninsegni citent ouvertement ses artistes de référence et les expositions sont l’occasion de mettre en circulation et en relation diverses compétences et générations d’artistes, des collaborations sont notamment proposées à de plus jeunes artistes. Cette attitude de constante régénération est prolongée par le recyclage de ses propres travaux, ou fragments de ceux-ci. Procédé autoréférentiel, il choisit paradoxalement « une posture instrumentale pour ses œuvres » et il refuse « qu’elles existent en elles-mêmes, c’est -à-dire sans destination » comme l’exprime sa consœur Mai-Thu Perret.

    La série Kids who eat dirt are called kids. But when adults eat dirt, it’s called geophagy consiste en un échantillonnage d’éléments, glanés à proximité de l'atelier de l'artiste et « conservés » dans la paraffine ; ils sont mis en scène et pourraient amorcer une narration, aiguillée par les titres individualisés (qui reprennent en fait ceux de réalisations précédentes) comme par exemple Tell Barbara that it is gold. L'appropriation de la bouteille blanche provient à l'origine d'une scène du film Aviator de Martin Scorsese (2004) : touché par un trouble obsessionnel compulsif à propos de l'hygiène, le protagoniste s’enferme dans une salle de projection, se nourrissant uniquement de lait. Un gros plan sur un alignement de bouteilles montre ensuite sa transformation en urine. Le titre de la série se réfère encore à la polémique autour de l’ingestion de terre – la géophagie – notamment de la « Georgia white dirt » que l’artiste a utilisée dans une autre installation. La série superpose ainsi les références et les citations, comme cela a lieu dans le travail de l'artiste en général, tout en considérant les objets présentés comme existant au-delà d'eux-mêmes, de « possibles fétiches qui agissent sur l'imagination ». (MEK-2016)

Media

Results:  0

No elements available!